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            LE PYTHON-NEWS

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2. Le Tchad en conflit, 1972-1982

Publié par MAHAMAT HASSANE BOULMAYE sur 3 Décembre 2023, 12:37pm

La seconde partie du l’ouvrage se porte sur la période 1972-1982 ; cette période le Tchad était en pleine ébullition. Cependant, l’étau se resserre sur le régime de Tombalbaye ; alors les services de sécurité adoptent les méthodes musclées inspirées de la guerre d’Indochine et de l’Algérie. Les bourreaux étaient des anciens vétérans de l’armée coloniale française. Les tortures et les exécutions sommaires se multiplient au Tchad. En ce moment surgit l’affaire de prise d’otages ; l’affaire Claustre. Un événement capital dans l’histoire contemporaine du Tchad. Et les services secrets en actions perdent, le commandant Pierre Galopin, exécuté par les rebelles le 04 avril 1975. Le président Tombalbaye en désaccord avec la France fut tué le 13 avril 1975. Un nouveau gouvernement entre en jeu, le CSM (Conseil Supérieur Militaire), dirigé par le général Felix Malloum. Malgré le coup d’Etat et l’appel à la réconciliation nationale ; les rebelles ne désarment pas et prennent plus de force, après la libération de madame Claustre ; en plus appuyer par la Lybie de Mouammar Kadhafi. Hissein Habré en dissidence avec la deuxième armée dirigée par Goukouni Weddey, s’organise au sein de CCFAN et signe des accords, la charte fondamentale, avec le CSM. Hissein Habré devient premier ministre et chef du gouvernement. En 1979, le torchon brulait au sein du gouvernement issu de la charte fondamentale. En pleine jour, le 12 février 1979, entrent en guerre les forces de Hissein Habré le FAN et le FAT du général Malloum. La fraction dirigée par Goukouni  Weddey, réorganisée au sein des FAP (Forces armées Populaires) ; avaient pris Faya et ont comme basé avancée, Salal, au sud du 16e parallèle. Cette force fonce sur N’Djamena, sans l’ordre de leurs supérieurs hiérarchiques ; par sentiment tribale et religieux ; le FAP vient au secours de FAN à N’Djamena. La période allant de 1979 à 1982, le Tchad plongeait dans le chaos ; divisé, déchiré et meurtri…

Dans tous ces évènements, les services secrets sont au cœur des actions. Après l’opération Limousin ; la France intervient de nouveau avec l’opération Tacaud en 1978. A cause des ingérences libyennes, puisque la fraction dirigée par Goukouni Weddey est lourdement armée par Kadhafi.

En 1979, la communauté internationale intervient et particulièrement l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), ancêtre de l’Union Africaine. Des pourparlers ont été entamés au Nigéria : Kano1, Kano2 et les accords de Lagos. Un Gouvernement d’Union Nationale de Transition (GUNT) est constitué ; dont Goukouni Weddey président et Hissein Habré, ministre de la défense. Ces accords ont volé en éclat, en mars 1980, affrontement entre les Forces Armées du Nord dirigées par Hissein Habré ; contre le GUNT qui regroupe plusieurs tendances politico-militaires. En ce moment de menace kadhafienne, les services secrets français soutenaient Hissein Habré.

« Il s’avère qu’au début du règne d’Hissein Habré, la France s’interroge sur le soutien à apporter à cet homme qui a sur les mains le sang du chef de bataillon Galopin. L’ambassadeur Soubeste, dans son rapport de fin de mission en 1984, se pose encore la question et juge les différentes autres possibilités peu crédibles : « Quel homme pour le Tchad ? » De tous les responsables tchadiens que j’ai connus, peu me semblent capables de diriger leur pays :

L’ex-président Goukouni Weddey a disposé du pouvoir pendant près de trois années avec l’appui de l’OUA et la communauté internationale. Retors, entêté, il manque d’autorité et d’envergure. Contrairement à la plupart des opposants, il accepte le joug libyen.

Le colonel Kamougué est intelligent, mais pèche par vanité, vénalité et opportunisme. Devenu, du fait des circonstances, le chef incontesté de l’ensemble de la zone méridionale, il a perdu tout crédit et est rejeté par la plus grande partie des cadres et de la population sudiste qui lui reprochent ses abus de pouvoir et sa malhonnêteté.

Monsieur Acheikh Ibni Oumar est un intellectuel talentueux et séduisant. Toutefois il manque de charisme et a peu d’emprise sur les combattants de CDR. Par ailleurs sa nationalité tchadienne est contestée…

Le docteur Abba Siddick et le ministre Lamana, un moment pressenti comme le troisième homme possible, ont peu d’assise dans le pays.

Dans ces conditions, le président Hissein Habré apparaît comme le plus apte à être chef d’Etat 3».

Cet extrait démontre comme bien de fois, les autorités françaises étudient le territoire et les hommes. Hissein Habré a été utilisé pour chasser Kadhafi du territoire tchadien. Et sur ce point, ils ont vu la capacité du dirigeant, il a été habile et à la hauteur de l’attente des occidentaux. Les services français ont intervenu en sa faveur plusieurs fois, sous les menaces de GUNT soutenu par Kadhafi, opération Manta en 1984 et Epervier de 1986. Ils ont contribué à réorganiser et structurer le service de renseignement tchadien ; dont la DDS, qui était comme le CCER de Tombalbaye, très violent. Le service français était au cœur de l’action durant les conflits. En 1981, le mercenaire Bob Denard et ses éléments ont apporté assistance technique au FAN, jusqu’à leur arriver à N’Djamena le 07 juin 1982.              

Les Etats-Unis s’intéressaient aussi au Tchad, non pas contre le communisme, mais contre Kadhafi ; alors ils ont apporté une aide conséquente à Hissein Habré.

Les officiers français, assistants techniques, dans les arcanes de l’armée et des structures de sécurité ; coopérants techniques dans les services administratifs ; tous transmettent des renseignements à l’Elysée et au Quai d’Orsay. Nous ne pouvons par conséquent pas parler d’une quelconque souveraineté nationale. Tout l’appareil de l’Etat est sous contrôle de la France. Beaucoup des opérations sécrètes ont eu lieu au Tchad, et si nous regardons le tableau en annexe du livre on lit des soldats morts en 1990, 1991, 1992, 95,98…L’armée française en ces dates n’était pas engagée dans les combats, comment ces soldats français sont morts ? En notre connaissance en ces dates ci-dessus citées, c’étaient les opérations contre les rebelles du MDD et du MDJT. En fin, nous lisons dans le tableau des soldats tombés en 2008, cela nous fait penser aux affrontements avec l’UFDD du général Mahamat Nouri. A l’époque, l’UFDD dénonçait les ingérences de l’armée française.

Eu égard, à l’ingérence américaine et à la velléité nationaliste d’Hissein Habré ; la France décide de  lâcher l’homme qui a chassé Kadhafi du Tchad, car sa mission par rapport à la France est achevée. Tenant compte de l’écrit de l’auteur, la domination hégémonique de notre pays est une évidence incontestable. L’auteur s’intéresse plus à leur système de renseignement, il tente une diagnostique en se basant sur l’imbroglio tchadien, et relève ses dysfonctionnements. Son style simple et scientifique, nous facilite la compréhension du système de domination, le renseignement levier de la domination néocoloniale. La fin de la guerre froide, la chute du mur de Berlin et l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990, ont eu raison au pouvoir du Hissein Habré ; il est succédé par Idriss Deby en décembre 1990.

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