
La République Démocratique du Congo (RDC) fait face aux menaces des rebelles M23 et a récemment envoyé un émissaire au Tchad pour solliciter une aide militaire. La semaine dernière, le président rwandais Paul Kagamé a accusé le Tchad de vouloir intervenir militairement en faveur du Congo. Cela soulève une question importante : entre le Tchad et la RDC, quel pays a réellement besoin d'aide ?
Selon les données de la Banque Mondiale pour 2023, la RDC présente les indicateurs suivants :
Taux de croissance du PIB : 8,6 %
Produit Intérieur Brut (PIB) : 66,38 milliards USD
PIB par habitant : 649,14 USD
Revenu National Brut (RNB) : 165,5 milliards dollars PPA
RNB par habitant : 1 620 dollars PPA
En comparaison, les données économiques du Tchad sont :
Taux de croissance du PIB : 4,1 %
PIB : 13,15 milliards USD
PIB par habitant : 719,38 USD
RNB : 35,47 milliards dollars PPA
RNB par habitant : 1 940 dollars PPA
À première vue, ces chiffres pourraient suggérer que la RDC n'aurait pas dû solliciter une aide extérieure, surtout pour la fierté de son peuple. Avec une population estimée à 102,3 millions d'habitants, la RDC est un pays bien plus vaste que le Tchad, qui compte seulement 18 millions d'habitants. Il est donc surprenant de voir un pays aussi grand que la RDC demander de l'aide militaire au Tchad.
Il est essentiel de rappeler que l'armée tchadienne, bien que plus expérimentée, est composée d'hommes et de femmes qui risquent leur vie. De plus, le terrain congolais, avec ses forêts denses, ne favorise pas une armée habituée à opérer dans des zones désertiques. Si le Tchad décidait d'intervenir, il serait légitime de se demander quel en serait l'intérêt pour son peuple, déjà confronté à de nombreux défis.
Nous devrions considérer le Congo et le Rwanda comme deux pays frères. Il serait sage pour le Tchad et les autres États d'Afrique centrale de travailler ensemble à une solution pacifique et durable, non seulement pour ce conflit territorial, mais pour toutes les querelles similaires.
En ce qui concerne le Tchad, le contexte sécuritaire et la situation économique difficile rendent peu probable une intervention militaire. Une telle aventure à l'extérieur du pays pourrait avoir des conséquences néfastes. Paul Kagamé, en tant qu'ancien militaire, sait comment répondre à ces accusations et à cette situation.
Nous, Tchadiens, devons faire preuve d'humilité et mettre de côté notre fierté mal placée. Concentrons-nous sur des enjeux essentiels tels que la lutte contre la faim, la malnutrition infantile, l'analphabétisme et le développement des infrastructures. Le gouvernement tchadien est déjà engagé dans des luttes internes pour la sécurité et le développement. Si la gouvernance est empreinte de sagesse et d'amour pour le pays et sa population, le Tchad pourra avancer vers un avenir meilleur.